Un article de Jérôme Garcin dans Le Nouvel Observateur du 30 avril 2009

Attention, travaux!
Romancière, elle rénove des maisons, De cette expérience, elle a tiré un livre merveilleux.

Sa vie, depuis vingt ans, est un perpétuel chantier. Elle gâche le plâtre, prépare le béton, casse les cloisons, pose le carrelage, enduit les murs, et peint, avec une prédilection pour les ocres, les rosés, les rouges pompéiens. Elle sait coller du BA 13 hydrofugé, couler une dalle et, que ce soit avec de la tuile romaine ou de la lauze lozérienne, refaire une toiture. Elle compare sa massette à un éléphant, son tournevis à un insecte et sa brouette à l'âne joyeux. Elle aime ça, se fondre dans la matière. S'y oublier. S'y transformer, aussi. Elle appartient à la race des bâtisseuses et incarne le parti pris des choses.
Christine Brusson a deux vies. L'une, intellectuelle - ex-professeur de lettres, elle est romancière. L'autre, manuelle - elle restaure les maisons. On lui doit même une méthode de « Rénovation intérieure » chez Eyrolles. Ces deux vies n'en font qu'une. Car elle croit mordicus à l'intelligence du corps et à la. matérialité de l'esprit. Avec la même ferveur, elle confesse être amoureuse de sa bétonnière « d'un bel orangé pétant » et de Gaston Bachelard, son maître en rêverie, son professeur de phénoménologie appliquée. Elle pense que le savoir-faire est un savoir-vivre et, prenant son pied avec ses mains, n'hésite pas à comparer le bonheur de construire au plaisir sexuel. Elle préconise d'ailleurs l'accouplement dans les gravats, la jouissance dans la colle.
Son livre, inclassable, audacieux, sanguin, ressemble à la maison du Facteur Cheval. C'est un mélange de dessins naïfs, de modes d'emploi (comment construire des étagères), de travaux pratiques (réaliser un ouvrage en casson), de régimes alimentaires à base de foie de morue et de crème de marron Clément Faugier, de pensées vagabondes sur la fatigue, la résistance ou le poreux, et de citations d'écrivains, qui sont ses alliés substantiels. Parmi eux, Georges Navel, John Burroughs, Henry D. Thoreau, l'intranquille Fernando Pessoa, l'immobile Joe Bousquet et le colérique Thomas Bernhard, qui rénova, en Autriche, trois grosses fermes.
La Maison en chantier est aussi un livre politique, tendance anarchiste. Christine Brusson y déconstruit les clichés féministes qui font «de la femme une victime, donc une inférieure », refuse l'aliénation du monde moderne, combat la laideur, aspire à l'harmonie et saccage l'idée bourgeoise de propriété. Elle tient en effet qu'on ne possède pas une maison, c'est la maison qui vous possède, lui attribuant un caractère, un visage, et même un sexe. C'est enfin, entre les lignes, un traité sur le chantier littéraire. De même que Thierry Metz, l'auteur aujourd'hui disparu du Journal d'un manoeuvre « ravitaillait la langue » après avoir porté les parpaings, Christine Brusson choisit les mots comme des carreaux et les assemble délicatement avec ses mains « épaisses, tordues, sans ongles ». La grâce, en bleu de chauffe. La beauté, sous la poussière. Sa page est un plan de travail. Et son livre, une maison de papier qui ne ressemble qu'à elle. On s'y invite. On y reviendra.
JÉRÔME GARCIN

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Un article d’Olivier Rioux paru dans La Gazette de Montpellier le 30 avril 2009

« J'ai toujours établi une étrange affinité entre les maisons et les livres.
On pourrait développer la métaphore, la filer selon des axes convenus. Toit
et couverture. Papier et matériau. Objet. Outil de connaissance. Abri de
la culture. Espace de rêve. Intériorité. Bibliothèque. Rayonnages de livres
comme les alvéoles de la ruche. Les mots sont des matériaux. Les mots respirent. Ils font
revenir les morts à la vie. »
Après des études de Lettres et d'architecture, la Lodévoise Christine Brusson s'est mise à construire des maisons. Oui, depuis une vingtaine d'années, cette intellectuelle multiplie les chantiers où elle a trouvé un espace d'expression, de liberté, "d'anarchie rigoureuse", et même de thérapie. D'où cet éloge du plâtre et de la poussière qui mêle avec humour littérature, philosophie et conseils pratiques (la pose du carrelage entre autres).
"Chantier, voilà le maître mot ! Il rend à merveille cette globalité du corps et de
l'esprit, réconcilie l'espace extérieur du champ avec l'espace intérieur du chant, dessine le lien originel qui unit depuis toujours le travailleur manuel qui laboure son champ à l'artiste qui exerce son chant."

Olivier Rioux

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Un article de Véronique Rossignol, paru dans Livres Hebdo du 10 avril 2009

Construire, dit-elle

Petit manuel de philosophie du chantier.

Le mot et le geste. Christine Brusson écrit (Alexis ou la vie magnétique, Le Rocher, 2008))
et construit : ce qui n'est pas si différent au fond. Elle le prouve avec ce livre savoureux qui tient à la fois du manuel-boîte à outils et de l'essai. Depuis vingt ans, elle fait donc des chantiers, rénove des maisons. Du concret de cette expérience, elle a tiré un récit hybride qui mêle littérature, philosophie et conseils très pratiques (on peut y apprendre à poser du carrelage, à réaliser un ouvrage en casson, et apprendre du même coup ce qu'est un casson), où l'éloge du plâtre côtoie des considérations essentielles. Savoir bâtir sa maison, une voie pour conquérir sa liberté ? « J'ai compris à travers lui, dit-elle à propos du «maître » qui l'a formée quand elle avait 17 ans, que c'était plus une façon de vivre, de considérer l'existence, qu'un simple savoir-faire. »
En une quarantaine de courts chapitres, chacun introduit par une citation (la variété des références est l'une des séductions singulières de ce livre), elle élabore ainsi une sorte de métaphysique des matériaux. Même si, constate-t-elle, « c'est très difficile d’expliquer des gestes par des mots. » Les mots justement, leur choix comme celui des matières, a son importance. Elle tient à celui de « chantier » et s'en explique. « Je n'aime pas la familiarité des mots bricolage bricoleur et bricoler. Une certaine vulgarité s'en dégage. »
La façon de construire révèle bien sûr la personnalité du bâtisseur : la maison comme métaphore. Dans sa prédilection pour les tâches répétitives, Christine Brusson dit ainsi son besoin de rêverie. Elle dessine les plans d'un moi, conçu comme une habitation, avec son toit protecteur, ses cloisons, ses accès réservés, ses pièces de service, ses espaces privés.
L'écrivaine-bâtisseuse défend l'ancien contre le moderne car on peut, explique-t-elle, détruire un mur ancien par la seule force des doigts et qu'elle voit dans cette capacité à se déliter sans effort le signe d'une « douceur » des substances entre elles, « une certaine politesse de la matière ». Sous sa plume, les matériaux ont des qualités proprement humaines.
Un message ferme, voire revendicatif, traverse ces pages : à travers la célébration de ses multiples vertus, Christine Brusson s'indigne du peu de respect dont fait l'objet le travail manuel, placé toujours très bas dans la hiérarchie des savoir-faire indispensables à l'honnête homme. Sa plaidoirie, une démonstration par l'exemple, est sans doute la meilleure pédagogie qui soit : comme pour apprendre à gâcher du plâtre, elle encourage à d'abord regarder faire puis faire.

VÉRONIQUE ROSSIGNOL

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Un article de Guillaume Goubert paru dans La Croix du 26 mai 2009.


Ecrire, bâtir
Christine Brusson lie deux activités, écriture et chantiers, pour retrouver une unité perdue de la personne humaine

«Écrire, faire du chantier : il doit bien exister un lien entre ces deux choses», écrit Christine Brusson à la dernière page de son livre. Aurait-elle un doute, elle qui consacre sa vie à ces deux activités?

En tout cas, le lecteur est prêt à lui répondre oui, au terme de 200 pages étonnantes. Une succession de chapitres brefs, ornés de citations littéraires et de gravures comme on en trouvait dans le catalogue de la Manufacture de Saint-Étienne. Avec, de temps en temps, des conseils pratiques: comment faire du plâtre, construire des étagères...

Aménager une maison suscite un étrange mélange de sentiments: plaisir, nécessité, accomplissement, épreuve. Christine Brusson l'évoque avec une force qui n'a guère de précédent littéraire. Car, à travers les siècles, il y a très peu d'exemples d'écrivains qui aient vécu l'expérience physique des travaux de construction et qui puissent donc le raconter en toute acuité. Par exemple, pour analyser cette aspiration douloureuse de bien des bâtisseurs à réaliser un travail parfait qui durera pour l'éternité. «Sagesse du facteur Cheval qui construisit son Palais idéal dans son potager, à une distance raisonnable de sa maison, sans avoir jamais l'idée d'y vivre. Situé dans le temps du rêve qui ne saurait être celui du corps, tout Palais idéal est inhabitable.»

Écriture, chantiers, Christine Brusson n'a pas lié ces deux activités pour l'originalité d'une expérience hors norme ou par seule nécessité alimentaire. Il s'agit aussi de retrouver une unité perdue de la personne humaine : «Il y a une intelligence du corps. Cette intelligence, on a voulu la faire remonter au plus haut, au sommet de notre crâne et la maintenir emprisonnée là, dans la pensée. (...) On a créé fatalement un déséquilibre. Notre corps est devenu une enveloppe vide, un fardeau, une sorte d'être inférieur qui nous pèse.»

C'est au contraire en travaillant de ses mains que cette femme a trouvé la liberté de son esprit : «Le chantier m'a remise dans mon existence d'enfant : la forêt de peupliers qui grince, la source qui gémit, la rivière. J'étais seule et je rénovais des appartements. J'exultais de retrouver ma vraie nature, le corps occupé tandis que l'esprit erre de rêverie en rêverie, la pensée pareille à des nuages.»

Guillaume GOUBERT

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Un article de Robert Solé paru dans « Le Monde des livres » du 17 juillet 2009

Journée de délices au milieu des gravats

Peu d'écrivains jusqu'ici nous ont fait partager leur amour du plâtre et des gravats. La main qui s'active à la truelle, à la ponceuse ou au marteau tient rarement la plume... Christine Brusson cumule allègrement les deux métiers. Après avoir enseigné la littérature, cette Berrichonne de 46 ans, installée à Lodève (Hérault), partage sa vie entre l'écriture et la transformation des maisons.
Attention, ce n'est pas du bricolage : le mot, un peu vulgaire, « sent l'amateurisme et la radinerie à plein nez ». Ce n'est pas non plus de la rénovation, terme trop solennel qui suggère un travail théorique et « laisse le corps au vestiaire ». Non, le maître mot, celui qui définit le mieux son activité, c'est « chantier ». Christine Brusson est une femme de chantiers.
Ayant commencé des études d'architecture, elle a très vite bifurqué vers le travail manuel, sous la
conduite d'un « maître » qui lui a beaucoup appris. « Le chantier, écrit-elle, m'a sauvée (...).Il m'a évité la dépression, la dépendance, la maladie (...). Il m'a redonné la confiance en moi, le goût de vivre, le plaisir physique d'exister. » Son autre maître, le philosophe Gaston Bachelard, ne qualifiait-il pas de « psychanalyse naturelle » le travail sur des objets, « le travail contre la matière » ?
L'adolescente mal dans sa peau a trouvé dans les chantiers le meilleur moyen de réconcilier le corps avec l'esprit. Comme d'autres bâtisseurs rencontrés par la suite sur sa route, elle s'est « reconstruite en construisant ». Observez un artisan au travail. « Peu à peu, comme hypnotisé, vous succomberez au charme de ce corps se coulant dans une douce cadence. Il semble être entré dans un temps autre que celui où nous vivons d'ordinaire, plus lent, plus harmonieux, un temps réconcilié. »
Ce livre est fait de courts chapitres, parfois consacrés à des fiches pratiques (comment plâtrer à l'éponge, comment fabriquer des étagères, comment poser du carrelage dans une douche...), avec quelques dessins ou de vieilles gravures. Mais, dès la première page, le lecteur découvre une oeuvre littéraire, un petit bijou. Christine Brusson nous entraîne dans « les rêveries de la matière », de façon très concrète, très charnelle. Sur le chantier, on se salit, on transpire, on se blesse, on se fatigue, on s'épuise...
Un travail masculin? Cela voudrait dire que la femme est moins résistante, plus faible que l'homme. Non seulement Christine Brusson n'en croit rien, mais ce genre de remarques la met hors d'elle. Quittant provisoirement le chantier, elle se lance dans une diatribe contre tous ceux qui entre¬tiennent ce préjugé, même avec les meilleures intentions : « Le féminisme est un poison. Il fait de la femme une victime, donc une inférieure. »

De ses outils, elle parle comme d'animaux domestiques, des compagnons de labeur. « J'ai eu une bétonnière, que j'ai adorée. Elle était d'un bel orangé pétant et bien dressée sur ses trois pattes. Sa cuve retournée, on aurait dit un gros scarabée très sage… » Comme chacun sait, la bétonnière se charge avec un seau, trois de gravier, deux de sable, un de ciment. Il faut faire tourner et mouiller le mélange avec le tuyau d'arrosage. Combien d'eau pour obtenir un bon béton ? Ces choses-là ne se mesurent pas. « Mon oeil le voit, dit la femme de chantier, ma main imagine sa consistance sans le toucher et mon odorat peut dire quand le mélange est parfait. » Comme le cuisinier qui sale un plat sans avoir besoin de le goûter.

Ecoutez-la travailler les murs. A la demande du client, certains doivent être rugueux, couverts de crépi, de granuleuses efflorescences de plâtre ou de ciment. « Cela évoque la craie qui crisse sur le tableau noir, la dent qui broie un os, les rides et les gerçures. » D'autres, au contraire, appellent une nudité toujours plus grande : « Il faut avoir la passion du lisse pour enduire pendant des jours le même mur jusqu'à obtenir cette blancheur indemne, ce soyeux sans imperfection pareil à la glace qui recouvre les étangs, au marbre parfaitement poncé, à une peau très douce. »

« Une maison est une personne »
Pour Christine Brusson, le chantier, c'est « le corps de la maison sur une table d'opération » : il s'agit de le transformer, de lui donner une harmonie nouvelle. « Une maison est une personne, avec un visage, hospitalier ou inhospitalier, un caractère, un sexe, dont on va partager l'existence le temps qu'il faudra. Il y a des maisons mâles et des maisons femelles, des maisons froides et des maisons chaleureuses, des maisons qui ont de l'humour et d'autres qui n'en ont pas. »
Chez elle, aucun espace n'a jamais été consacré aux livres : c'est l'ensemble de la maison qui est une bibliothèque, dit cette manuelle littéraire, auteur d'un roman (Alexis, la vie magnétique, Ed. du Rocher, 2008) et d'un manuel pratique (Rénovation intérieure, Eyrolles, 2008).
La sensualité du chantier n'est pas seulement une métaphore, si l'on en croit Christine Brusson. Travailler des heures entières en compagnie d'un double masculin peut conduire à des expériences inattendues. « Le corps, s'affolait tout à coup, raconte-t-elle en évoquant des souvenirs amoureux. Se levaient des désirs étranges... Nous nous débarrassions de nos hardes, nous les abandonnions au milieu du désastre...Nous nous marrions dans la colle, le plâtre, les gravats... Puis nous reprenions l'ouvrage, le corps nauséeux, rendu soûl par l'ivresse de cette volupté inédite. » Décidément, on n'a pas fini de découvrir la richesse des chantiers...
Robert Solé

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Critiques lues sur internet

Lu sur le site de « Cathulu » (Mai 2009)

La maison en chantier, éloge du plâtre,de la ssière et du pot de peinture

Allez savoir pourquoi le mot "éloge" (malgré de nombreuses déconvenues made in folio,2 euros) exerce sur moi  un attrait irrépressible. 

Quand,  de  plus, lui  sont accolés  des mots aussi incongrus que "plâtre " et "poussière" ma curiosité est aussitôt mise en éveil et je craque bien évidemment!
Bien m'en a pris car si en matière de chantier (et non de bricolage ou rénovation, comme le précise l'auteure)  je ne fais que subir et non agir, j'ai  été totalement conquise par le texte de Christine Brusson.
Comme elle le souligne  "Rares sont les travailleurs manuels  qui  écrivent" et on pourrait ajouter :d'une manière aussi originale, poétique et iconoclaste qu'elle.
Parce qu'elle s'est elle même consacrée  à cet art du chantier après des études de lettres et d'architecture , l'auteure -qui a par ailleurs rédigé Rénovation intérieure de A à Z- a donc  toute  légitimité pour nous parler de manière  pratique (schémas à l'appui), mais  aussi vivante et charnelle des liens qui unissent le corps humain, la maison et le monde.
Dans ce court livre,  composé de 64 chapitres mêlant références littéraires-une petite sélection de livres clôt le texte-architecturales ,  poétiques , Christine Brusson  , balaie les  idées reçues,dédramatise  le  chantier, nous montre tout ce qu'il lui apprend et nous transmet son  "même amour passionné des  livres et des maisons".
Elle nous dit la matière (très belles  pages à la  fois instructives et poétiques sur le plâtre et la poussière), le rapport au corps  , à la vie, à tout ce qui s'inscrit dans les  maisons et en nous. "Mettez-vous au travail.  Commencez par planter un clou, puis  deux , puis dix. Vous verrez,  cela  ira de  mieux en mieux.  De mieux en mieux, je vous assure".  Et on a envie de la croire tant son énergie est contagieuse.
Un livre  total, où  l'humour et la  sensualité se faufilent, -qui aurait pensé que le  chantier donnait envie  de faire l'amour ?-,un livre où piocher citations à l'envi , tant sur la chantier que sur une pratique de vie et de liberté. Un livre charnel et puissant qui va m'accompagner longtemps, je le sens car après l'avoir lu et corné abondamment, je vais régulièrement y piocher  au hasard et recorner sans vergogne de nouvelles pages...
Christine Brusson,  La  maison en chantier,  éloge du plâtre et de la poussière et du pot de peinture. Editions des Equateurs,  200 pages intenses. 
A propos du mot chantier: "Il  évoque un lieu interlope empli de matériaux et d'outils,  où le corps, oublieux  de lui-même et du temps,  avec générosité, s'use et s'amuse."
"Les maisons ressemblent aux arbres. On s'y hisse pour s'y cacher.
On sent cela dans les romans : les maisons sont des personnages. Chez Dickens, par exemple, écrit l'architecte danois Rasmussen, "les maisons et les intérieurs  acquièrent de façon démoniqaue une âme correspondant à celle des habitants."
Oui, elles abritent une âme, ou quelque chose qu'on peut nommer ainsi, une conscience. Elle est  là, elle vous regarde dans les coins d'ombre, la lumière de midi, l'élégance des courbes où tremblent les rideaux de mousseline, le vent dans la cheminée, la présence et l'absence des gens aimés. On pense à ceux qui ont habité là avant nous.Parfois dans une pièce, d'où vient cette impression que quelqu'un nous regard
e ? "

 

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Lu sur le site « paperblog » (19-08-09)

La Maison en chantier -Christine Brusson

Publié le 19 août 2009 par Ivredelivres
La Maison en chantier - Christine Brusson - Editions des Equateurs

Quelques semaines en arrière j'ai lu un billet sur ce livre, billet très positif et je l'avais noté non pour moi, car le sujet ne m'attirait pas spécialement, mais pour l'offrir car j'ai autour de moi de grands lecteurs qui en même temps sont dans les travaux jusqu'au cou !
Mais voilà avant de faire mon paquet cadeau j'ai eu le malheur, ou plutôt le bonheur, d'ouvrir ce livre et je me suis trouvée embarquée dans un bouquin mêlant poésie, comment faire du plâtre et une ode à la bétonnière  "J'ai eu une bétonnière, que j'ai adorée. Elle était d'un bel orangé pétant et bien dressée sur ses trois pattes "
En quelques chapitres très courts, illustrés de petits dessins ici ou là, et s'ouvrant tous sur une citation, l'auteure nous fait partager sa passion pour le travail manuel, la  truelle et le fil à plomb mais aussi la littérature.
On passe des trucs pour se construire une bibliothèque à moindre frais (là je vous sens toutes et tous très attentifs) à l'art de carreler sa douche...
Le chantier comme elle l'appelle, lui a sauvé la mise quand mal dans sa peau à l'adolescence, le chantier lui a évité la dépression et " redonné la confiance en moi, le goût de vivre, le plaisir physique d'exister."

Mais il ne faut pas vous tromper, ce livre n'a rien à faire dans votre rayon livres pratiques car les réflexions, les méditations de Christine Brusson sur le corps et l'esprit,  sur le féminisme qui l'exaspère , la jouissance de faire avec ses mains, la beauté de la matière ou l'âme des maisons, fait que ce livre trouverait plutôt sa place au rayon poésie ou même philosophie. Je vous recommande sa bibliographie qui sort des sentiers battus.

C'est un essai tonique, vif, drôle " la main qui manie le marteau tient rarement la plume " et profond : lire les pages magnifiques sur la poussière. Cathulu qui m'a donné envie de lire ce livre le qualifie de "charnel et puissant " je partage cet avis et c'est pour cela que j'ai décidé d'en acheter un second exemplaire à offrir car celui-ci va prendre place dans ma bibliothèque.
 

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Lu sur le site ces mots-là, c'est Mollat » (..)
Qui a dit qu'on ne pouvait pas être à la fois intellectuel et manuel ? Dans un livre quelque peu surprenant intitulé La maison en chantier et paru aux éditions des Equateurs, Christine Brusson tâche de répondre à cette question en réconciliant corps et esprit. Après avoir écrit un roman passé relativement inaperçu et dont le propos n'a pas grand chose à voir avec les travaux manuels - Alexis, la vie magnétique se posait comme un roman de formation avec pour cadre le Paris du 19e siècle (Ed. du Rocher) - elle signe cette année un ensemble constitué d'une soixantaine de chroniques assez courtes, autant de variations sur le thème du chantier.
Chantier : voilà le maître mot ! Il rend à merveille ce mariage du corps et de l'esprit , réconcilie l'espace extérieur du champ avec l'espace intérieur du chant, dessine le lien originel qui unit depuis toujours le travailleur manuel, qui laboure son champ, à l'artiste, qui exerce son chant.”
Ainsi, vous pourrez y lire choses assez variées : des éclaircissements terminologiques, comme en témoigne l'extrait ci-dessus, un tour d'horizon d'écrivains célèbres qui versaient dans l'art de la rénovation, des passages à portée philosophique ou encore des conseils pratiques (comment poser du carrelage dans une douche, construire une bibliothèque…), le tout dans une écriture qui peut surprendre par son raffinement. Qui plus est, les références littéraires ne manquent pas, notamment à des écrivains comme Henry David Thoreau ou Thomas Bernhard (1). On notera d'ailleurs la qualité et la richesse de la notice bibliographique, qui vaut clairement le détour.
En somme, ce petit livre qui frappe par son originalité constitue un cadeau idéal si vous voulez faire un clin d'oeil à des adeptes de la rénovation intérieure !
 (1) Si vous ne deviez lire qu'une seule de ces chroniques, ce serait indubitablement celle sur Thomas Bernhard.
F.A.
 

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Lu sur le blog Orient-express (01-09-09):
Ce livre est un vrai bonheur!  je l'ai annoté et surligné…ce que je fais rarement…elle nous parle de tant de choses .. d' un art de vivre authentique, des joies du travail manuel, des mains pleines de peinture et des corps fatigués par une journée de chantier.. mais plus encore, c'est un prétexte pour nous emmener sur les chemins de la poésie et de la liberté du corps et de l'esprit, un hymne au génie des vieilles maisons..une philosophie de la vie pleine d'indépendance et de créativité, illustrée de courtes citations, de quelques vers et de leçons pratiques empreintes d'un grand respect pour les  anciens
C'est la réconciliation du corps et de l'esprit, la réhabilitation du travail manuel, de l'intelligence de la main et de l'oeil..et puis rien de plus sexy qu'un homme en habit de chantier non ? (cf.le plombier polonais )…La maison comme lieu d'amour, de rêve, d'harmonie, de fantasmes, de souvenirs d'enfance, la maison achetée sur un coup de foudre parce qu'elle nous ressemble.
Alors, qu'on soit ou non bricoleur, forcément dans ce livre, quelque chose vous touchera ou vous rappellera un moment de vie, de joie ou de peine..au plus profond, l'auteure effleure l'essentiel en petits chapitres légers comme la poussière blanche du plâtre … ça laisse des traces
“Jai toujours admiré les sauvages.  Chez eux, n'existe pas cette distinction absurde entre le travail et les loisirs. Il y a la vie, entière. Ils ne connaissent rien d'autre et la vie contient tout : le travail, l'ennui, la souffrance, la joie, le plaisir de manger et de dormir, l'abandon au plaisir, le rêve. La vie est une et la vie est grande. J'ai toujours désiré que ma vie soit ainsi. Cela ne veut pas dire avoir de belles voitures et de beaux habits.(…)Non, la grande vie, c'est la vie libre.”

 

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Lu sur le blog « Insatiable-lectrice »

La maison en chantier

Pas facile pour moi d'écrire un billet sur ce livre de Christine Brusson, parce que ce n'est pas un roman mais un traité. Alors évidement, pas de ressentis, d'émotions à exprimer comme j'en ai l'habitude.

Comment vais-je donc pouvoir vous expliquer pourquoi j'ai aimé ce bouquin?

D'abord, et ça tout le monde va l'avoir compris, parce qu'il parle de travaux dans les maisons. Sujet tout à fait d'actualité ici, mais qui est exprimé sous un tout autre angle que le notre...
Christine Brusson, ELLE, ne s'énerve pas, ne jure pas, Bien au contraire, elle trouve une certaine poésie à la poussière, aux plâtres, aux maladresses. Quelquefois même, elle s'émoustille au contact de son homologue en bleu de travail...
Une façon de vivre le bricolage dont nous devrions bien nous inspirer!

Cet essai ne se contente pas de raconter avec humour (et surtout avec amour!) les aléas d'un chantier en cours.
Il regorge de références littéraires, de citations.
Il donne, par-ci par-là, quelques leçons pratiques illustrées.
Il se veut, également, porteur de quelques opinions de l'auteure sur des sujets comme l'éducation nationale, la place d'un manuel dans notre société. Je l'ai trouvé un peu extrême quelquefois...

Mes chapitres favoris ont été ceux consacrés à la beauté des vieilles pierres (par 2 fois la beauté de l'architecture lozérienne est citée!) et celui titré "où va-t-on mettre les livres?". Etonnant non?!

Cathulu a abondamment corné son exemplaire. Très significatif...

 

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Lu sur le blog de « Profencampagne »

Quand la maison est terminée, les amours meurent…

Christine Brusson a écrit un très joli livre intitulé La Maison En Chantier publié aux Editions des Equateurs.

Une maison, c'est une métaphore de l'amour. Elle se construit, lentement, souvent difficilement. Mais elle prend forme dans le plaisir de la voir se dessiner, « comme sur le plan »… La sensualité est celle des gravats comme le dit joliment Christine Brusson. Il y a dans les maisons en chantier toutes les promesses des amours vivantes, celles à venir, espérées.

Et puis la maison se termine. Avec elle, peu à peu, les engagements sont de moins en moins tenus. Ici une fissure oubliée, là deux carreaux disjoints… Quelques fuites aux robinets… Les mensonges de la construction qui apparaissent au grand soleil de l'été. Et l'amour qui s'endort sous les arbres du jardin… Et l'amour qui s'habitue aux bourdons envahissants… Et puis tout s'éteint, vaincu par le quotidien des jours qui s'étalent… La maison est achevée… Les amours sont en ruines…

Plus rien n'est « comme sur le plan »… Pourtant « tout pour être heureux »… Pourtant…

Combien de maisons, patiemment choisies ou joliment construites, amoureusement aménagées, abritent-elles de disputes, d'ignorance mutuelle, de cris et de coups parfois ? Souvent, il faut tout recommencer. Il FAUT tout recommencer, toujours…

Pour revivre, fut-ce avec d'autres, mais cette fois sans jamais finir, les jours où « le corps s'affolait tout à coup. Se levaient des désirs étranges… Nous nous débarrassions de nos hardes, nous les abandonnions au milieu du désastre… Nous nous marrions dans la colle, le plâtre, les gravats…

Puis nous reprenions l'ouvrage, le corps nauséeux, rendu soûl par l'ivresse de cette volupté inédite ». (La Maison En Chantier)

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Lu sur le site « Actualitté.com »
Christine Brusson part du constat qu'il doit bien exister un rapport, une distinction et une similitude entre le fait d'écrire et les travaux de chantier. Elle commence finalement par opposer d'une manière somme toute classique le travail manuel à la production intellectuelle avec la traditionnelle question de savoir laquelle de ces deux conceptions est supérieure à l'autre.

Chacun connaît les conceptions usuelles et les débats philosophiques sans fin sur la problématique. Le travail manuel est-il soumis à un certain déni ? Qui peut répondre à cela en toute objectivité ? S'il est vrai que les réflexions sur le sujet sont abondantes, elles le sont moins quand leur auteur est lui-même un travailleur manuel.
Travail du bâtiment, rénovation, agencement (...), quel qu'en soit le nom, ces différentes activités semblent être tout aussi valorisantes d'un point de vue professionnel et statutaire, mais représente également un apport personnel. C'est aussi un hymne au plaisir de modeler le matériau, de le façonner à son gré en prenant tout son temps, selon l'humeur du jour... malheureusement d'après l'auteur, c'est de plus en plus rare dans un monde où tout doit aller toujours plus vite, où la référence n'est plus la beauté et ce qui est relatif à l'art, mais au contraire le temps, l'efficacité et le résultat.
 
La construction de ce petit manuel se fait dans un cérémonial bien précis : on nous précise d'emblée qu'il existe des règles à respecter dans la préparation du chantier, dans le choix des outils et des matériaux, dans l'appropriation des lieux de l'action... Ce dernier point apparaît d'ailleurs comme essentiel : la maison/l'appartement/le loft dans le(a)quel(le) on évolue implique forcément une relation particulière qu'elle appartienne ou non à son « chirurgien ».

À partir de là, Christine Brusson passionnée par son métier cherche à emmener son lecteur dans son univers et l'y faire adhérer. À la manière de la querelle des Anciens et des Modernes, elle déclare la guerre aux constructions dîtes modernes faîtes de matériaux de masse que l'homme ne peut assembler seul sinon à l'aide de machines... et encense par ailleurs tout ce qui relève de l'ancien et de l'artisanat, le charme de ses pierres et des matières plus traditionnelles. Un propos que l'on pourrait qualifier de quelque peu extrême par endroits et qu'il est aisé d'accuser de ne pas vraiment faire la part des choses. 
Toute son existence même semble entièrement dédiée à son métier : véritable concentré du tout manuel au travers des habitudes alimentaires, de ses moeurs... qui fait comprendre au fil des pages que l'ouvrage s'adresse avant tout aux passionnés, car on ne peut pas dire qu'il y ait une bien grande excitation à la lecture de ce manuel du parfait petit carreleur... Les propos se révèlent finalement assez répétitifs – tourne assez régulièrement autour de l'opposition corps/esprit.

Par ailleurs, quelques démonstrations illustrées de croquis, plans et autres images n'apportent pas vraiment de plus value au propos. Malgré la démonstration d'une bonne culture générale, on passe du coq à l'âne sans véritable fil conducteur. Il s'agit avant tout d'une certaine philosophie de la vie de chantier où il est difficile de rentrer à partir du moment où le lecteur ne se sent pas forcément concerné. On replongera plus volontiers dans Alexis ou la vie magnétique de la même auteure qui nous avait bien plus enchanté...

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Lu sur le site « Doctissimo », forum santé, un « tchat »
La Maison en chantier, Christine Brusson,  
c'est extraordinaire comme bouquin, une fille écrivaine et maçon qui fait des chantiers, elle explique comment elle fait du platre, de ce rapport du corps au travail physique...
Oui,  il faut savoir que, comme les filles le savent ici, j'ai un problème " Home " , j'aime les Maisons,  
d'où le fait que j'en ai beaucoup changé,  
alors euh tous ces trucs me passionnent !

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Lu sur le site « Allo consultation »

TRAVAIL: REUSSITES AU FEMININ : aide en ligne

Vous  avez  besoin d'y voir clair pour avancer, d'un accompagnement personnalisé, d'une écoute active pour prendre vos décisions. Lever le doute sur votre potentiel, trouver la force de vous affirmer. Vous avez des questions qui vous bloquent, « un grain de sable, une épine dans le pied.»
Plusieurs exemples de femmes intellectuelles ou manuelles sont enviées pour leur détermination, leur personnalité, leurs compétences et leur charisme.Voici  deux exemples:
1. « Tina Schuler, 47 ans, élue manager de l'année (ex æquo) aux Trophées des femmes de la distribution. Directrice commerciale de Simply Market, elle est l'unique femme membre du comité de direction de l'enseigne. Elle a débuté comme directrice marketing puis directrice du réseau Nord d'Atac France.
Son premier conseil : Il ne faut surtout pas tenter de devenir un homme mais rester soi-même. Je suis très à l'écoute de mes collaborateurs, j'essaie de donner du sens à leur travail. Le tout en restant rigoureuse et exigeante. Pour moi, l'autorité n'est pas une fin en soi. »
Article lu sur: http://www.metrofrance.com/x/metro/2009/03/16/ZbC54vnYx9tPI/index.xml
2. Christine Brusson: dans le monde masculin du BTP a écrit« la maison en chantier « , aux Editions des Equateurs , présenté dans un article sur Maison à part.com :titré :”Le chantier m'a sauvée, il m'a redonné confiance en moi”
« Christine Brusson déclare : « le chantier a toujours été présent dans ma vie. Dans mon enfance, ma mère bricolait et m'a donné très tôt le goût du travail manuel. Adulte, j'ai découvert que j'étais capable d'entreprendre des choses et de les réussir. Je suis convaincue que la maison devient une projection de nous. Du coup, en la rénovant, on agit sur nous-mêmes.
C'est travaillé dans un autre espace temps, dans un autre état d'esprit.
Je n'ai jamais rencontré de difficulté à me faire accepter. Petite et menue : ma présence sur les chantiers étonnait j'ai toujours su rester à ma place. L'idée que les femmes sont plus fragiles que les hommes tient, selon moi, plus du mythe que de la réalité.
On apprend en faisant. Il n'y a pas d'erreurs irréparables. Petit à petit, on s'améliore et le geste vient naturellement.
Il faut établir un dialogue avec la matière, comme avec un être vivant. Je rebouche les trous des murs d'une maison, comme on soigne une vieille dame avec un passé, un présent et un avenir. Une histoire dont il faut tenir compte et qui nous interdit d'arriver en terrain conquis.
J'affectionne particulièrement le plâtre. C'est le matériau le plus vivant qui  prend vie avec l'eau ajoutée dans une course contre la montre puisqu'il se solidifie sans attendre.
Durant le chantier, il faut savoir faire des pauses de temps en temps pour réfléchir. L'essentiel est de garder la notion de plaisir. »

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Les livres de Christine Brusson
La splendeur du soleil
Le génie du sexe
La maison en chantier
Alexis, la vie magnétique
Rénovation intérieure de A à Z
L'arbre
Proust, contre-enquête

 

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